Sur la voie du divin : Swami Vasunanda
Swami Vasunanda, qui est aux côtés de Sadhguru depuis 25 ans, nous parle de ses nombreuses activités et responsabilités au sein d’Isha : bénévole à temps partiel, cuisinier de l’ashram, fabricant de briques pour le Dhyanalinga, éducateur pour les enfants des tribus et, surtout, chercheur spirituel.
Dans cette série, chaque mois, l’un des brahmacharis ou sannyasins d’Isha partage son parcours individuel, ses observations et ses expériences sur ce que signifie pour lui suivre cette Voie sacrée du Divin.
Swami Vasunanda: « Je vais devoir faire tout ça ! » me suis-je dit, légèrement exaspéré et nerveux, en regardant toutes les postures tordues dans l’article d’un magazine sur le yoga. Mon neveu avait insisté pour que je suive un cours de yoga et je n’étais pas sûr d’être vraiment prêt pour un numéro de gymnastique pareil. Mais il ne m’a pas laissé le choix. C’est ainsi que j’ai atterri à mon premier cours avec Sadhguru, ce qui a changé ma vie à jamais.
Quand Sadhguru nous a initiés à Shoonya, toute la pièce semblait vibrer au son du mantra beeja. J’avais l’impression d’être en transe. Le dernier jour, nous nous sommes réunis au Seva Ashram Sadhguru Sri Brahma à Coimbatore. Il s’est avéré que c’était à un kilomètre seulement de l’endroit où j’habitais, mais je ne l’avais jamais visité auparavant. « Cette personne ressemble à notre Sadhguru », ai-je pensé en regardant la photo de Sadhguru Sri Brahma dans le Seva Ashram. Le cours a eu un effet très profond sur moi dans l’ensemble, mais ce qui m’a le plus inspiré, c’est la façon dont les bénévoles faisaient don d’eux-mêmes. Alors après le cours, j’ai voulu me joindre à eux et je me suis activement lancé dans le bénévolat. Au départ, je me suis porté volontaire pour les journées d’initiation des cours de yoga d’Isha à Coimbatore et dans les environs. Bientôt, j’ai été impliqué dans la plupart des activités d’Isha à Coimbatore et je me rendais à l’ashram tous les dimanches.
Le silence qui hurle
En mai 1995, j’ai eu l’occasion de me porter volontaire pour le premier Samyama de l’ashram. Pour un groupe de plus de 200 participants, nous n’étions que onze bénévoles pour tout faire : cuisine, installation de la salle, sécurité, bénévolat dans la salle, tout. On devait transporter la nourriture depuis ce qui est aujourd’hui la deuxième porte qui mène au bloc en T, en portant à la main d’énormes récipients. C’était intense et nous avons travaillé très durement, mais j’ai vraiment apprécié l’expérience. Je n’avais pas encore fait Samyama à ce moment-là, alors l’atmosphère générale me semblait encore plus mystique. L’ashram tout entier semblait avoir été enveloppé d’un silence ésotérique, pourtant nous entendions des gens crier, faire divers bruits d’animaux et se rouler dans tous les sens. Après les deux premiers jours, tous les participants sont sortis à minuit pour la sadhana qui avait lieu au clair de lune. C’était juste incroyable d’y assister. Je n’ai pas tardé à le vivre moi aussi en personne lors de mon premier Samyama.
Une occasion manquée de sadhana
Une fois, j’étais bénévole pour un cours à Karur. Sadhguru logeait dans la maison d’un bénévole, tout près des grottes jaïns dont Sadhguru parle souvent. Sadhguru a visité ces grottes et a dit que l’endroit était encore très vibrant et propice à la pratique d’une sadhana pour un sadhaka spirituel. Après la clôture du cours, Sadhguru nous a appelés, moi et un autre bénévole, pour nous demander de grimper sur cette petite colline et d’y faire nos pratiques. « Vous aussi, venez avec nous, Sadhguru », ai-je insisté. « J’ai arrêté de faire des pratiques, pa, » a-t-il dit avec un sourire. Je n’avais pas envie d’y aller sans lui et j’ai raté cette occasion. Aujourd’hui encore, je n’ai toujours pas visité ces grottes et parfois je le regrette, je me demande : « Pourquoi n’ai-je pas écouté Sadhguru ? »
Une procession exubérante
Une autre expérience de bénévolat intense a été pour moi lorsque l’Avudaiyar a été apporté de Karur pour le Dhyanalinga. J’ai rejoint la procession depuis le bureau de Singanallur où Vijji Ma avait fait un arati à l’Avudaiyar. Nous étions si excités que nous avons transformé la procession en une sorte de fête exubérante. Les bénévoles ont coloré leur visage, noué des rubans autour de leur tête, joué du tambour et dansé pendant toute la durée de l’événement. Je me trouvais à l’arrière du camion où était conservé l’Avudaiyar, mais cela ne m’empêchait pas de danser sans arrêt. Le fait de voir Sadhguru, qui nous avait rejoints plus tard, accomplir un miracle en faisant traverser un pont étroit à un camion surchargé a ajouté à l’enthousiasme.
Le dernier darshan
Le 23 janvier 1997 au soir, j’ai reçu un appel d’un autre bénévole me demandant de prendre des objets inhabituels et de me précipiter immédiatement à l’ashram. Ce n’est qu’après mon arrivée ici que j’ai appris que ces objets étaient nécessaires pour la crémation de Vijji Ma. Après avoir remis le matériel à un brahmachari, j’ai rejoint la file pour recevoir son dernier darshan. Lorsque je me suis approché d’elle pour toucher ses pieds, mes yeux ont rencontré ceux de Sadhguru. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, je me souviens de ce regard de Sadhguru, bien que je sois incapable d’en décrire la profondeur. Nous avons passé la nuit à l’ashram et sommes partis le matin après la crémation.
Trois invitations
Au cours de ces années, j’ai demandé trois fois à Sadhguru si je pouvais venir à plein temps à l’ashram. À chaque fois, il a dit : « Oui ! » Mais je n’arrivais pas à me décider. En fait, d’un côté, il y avait un désir profond de m’engager pleinement dans le processus spirituel que Sadhguru nous offrait, mais d’un autre côté, je ne comprenais pas ou ne voyais pas clairement ce dont il s’agissait. J’avais l’habitude de voir des brahmacharis à l’ashram travailler très dur et je me demandais si je serais capable de faire don de moi comme ça. Petit à petit, j’ai compris que j’avais beau y réfléchir encore et encore, ça ne faisait aucune différence. Je n’avais pas d’explication pour ce que je ressentais en faisant du bénévolat ou en présence de Sadhguru, et je ne pouvais pas non plus me débarrasser de mon esprit logique qui argumentait contre le fait de me donner totalement à quelque chose que je ne comprenais pas. Donc en 1997, j’ai fini par emménager à plein temps à l’ashram. J’ai été initié au brahmacharya en 2000. J’ai ressenti une certaine liberté à l’intérieur de moi après l’initiation.
Poser les briques
Ma première activité après avoir emménagé à plein temps à l’ashram a été de superviser la fabrication des briques pour le Dhyanalinga. J’étais diplômé en physique et avant de venir à l’ashram, j’aidais mon frère dans notre petite entreprise familiale de fabrication d’article de papeterie. Je n’avais donc pas été exposé, même de loin, à un quelconque travail de construction. Comme je savais que ces briques seraient utilisées pour un travail d’une telle importance, j’étais vraiment nerveux quand on m’a confié cette activité. Mais, comme pour tout ce que l’on fait ici, les choses se sont mises en place tout simplement. On a fabriqué 200 000 briques en trois mois. C’était impressionnant de les étendre systématiquement pour les faire sécher dans cinq hangars que nous avions spécialement fabriqués à cet effet et de les protéger pendant la saison des pluies, qui durait presque toute l’année à cette époque. C’était fascinant de nous voir fabriquer des fours temporaires pour cuire les briques. La plupart des briques ont été utilisées dans le Dhyanalinga, tandis que le reste a été utilisé, je pense, pour la construction des blocs en T.
« Pas de plaintes ! »
Lorsque la cuisine a été transférée du bloc en T au Old Biksha Hall, qui était auparavant rattaché au Spanda Hall, on m’a demandé de m’occuper de la préparation des repas. Je n’avais aucune compétence culinaire, mais j’ai réussi à faire quelque chose à partir de ma petite expérience pendant les programmes. Certaines personnes ont aimé ce que j’ai cuisiné et d’autres non. Mais j’ai juste fait de mon mieux. Une fois, nous avons cuisiné pour 2 000 personnes dans la même journée, j’étais ravi de voir que nous en étions capables. J’ai été étonné cette fois-ci quand j’ai appris que pour Mahashivratri 2017, nous avions préparé de la nourriture pour plus de 100 000 personnes ! Je sais quelle tâche colossale ça a dû être pour l’équipe d’Akshaya...
Certains de mes plus beaux moments dans cette activité ont été lorsque, à ma demande, Sadhguru est venu manger avec nous à plusieurs reprises. Par la suite, j’ai été transféré au bureau de Singanallur en tant que responsable de la cuisine, ce qui impliquait tout, depuis l’achat des légumes jusqu’au lavage des récipients et au nettoyage du sol après la préparation des plats. Pendant cette période, j’ai approché une fois Sadhguru à propos d’un problème personnel auquel je faisais face. « Pas de plaintes », a-t-il dit avant que je puisse lui parler de ce problème. La façon dont il m’a dit ça m’a fait comprendre que je devais apprendre à gérer mes problèmes personnels par moi-même et lui permettre de faire ce qu’il avait à faire au lieu de passer du temps à régler nos querelles personnelles. Depuis lors, je n’ai jamais approché Sadhguru pour un quelconque problème. Encore une fois, la plus grande récompense pour avoir cuisiné au bureau de Singanallur a été de voir Sadhguru y manger à plusieurs occasions.
L’implication finale
En 2004, je suis retourné à l’ashram pour m’occuper de la sécurité à la deuxième porte. C’est là que j’ai rencontré pour la première fois quelques petits êtres qui allaient accaparer mon attention pendant les 14 années suivantes et qui continuent à le faire aujourd’hui encore.
Il était environ 5 heures du soir. Quelques fillettes du village se sont approchées de moi et m’ont demandé si j’avais un vélo qu’elles pourraient utiliser un peu. Au début, j’ai été surpris par cette demande, mais ensuite, quand je leur ai prêté attention, j’ai compris que c’était des enfants très pauvres et qu’elles voulaient simplement rouler à vélo. Malheureusement, je n’avais pas de vélo et je ne pouvais pas en trouver un à l’ashram. Mais j’ai commencé à leur parler et j’ai découvert qu’elles venaient du village tribal voisin de Dhanikandi. À ma grande surprise, ces fillettes venaient à l’ashram tous les soirs pour manger et connaissaient de nombreux brahmacharis ici. « Dans quelle classe étudies-tu ? » ai-je demandé à l’une d’entre elles. « En huitième année ! » a répondu la fillette avec fierté. Rien que pour la taquiner, je lui ai demandé d’écrire quelques mots en anglais. J’ai été stupéfait de voir qu’elle ne pouvait même pas écrire correctement certaines lettres de l’alphabet. En me renseignant auprès des autres enfants, je me suis rendu compte que la situation était la même pour les autres. J’étais si triste pour elles que je leur ai demandé de venir une heure plus tôt pour leur repas du soir, afin de suivre des cours d’anglais et de mathématiques. Elles sont toutes venues le lendemain une heure plus tôt, très désireuses d’apprendre l’anglais, mais je ne m’attendais pas à ce qui allait se passer ensuite.
Une classe de 25
Il y avait 25 enfants de tous âges, de 4 à 14 ans. Ils étaient trop joyeux et bruyants et il m’était impossible de leur apprendre quoi que ce soit. « Ne venez demain que si vous êtes en sixième à huitième année », leur ai-je dit. Certains semblaient avoir le cœur brisé en entendant ça, mais je ne pouvais pas gérer ce groupe tout seul. Donc, dès le lendemain, nos cours ont commencé dans la salle à côté de la sécurité de la deuxième porte. Petit à petit, des enfants d’autres villages tribaux ont également commencé à rejoindre ces classes.
En 2006, Sadhguru a annoncé qu’il allait créer l’école Isha Vidhya. Je me souviens avoir été surpris et je me suis demandé s’il était vraiment nécessaire pour Isha de se lancer dans une initiative aussi compliquée et consommatrice de ressources. « Il y a suffisamment d’écoles publiques dans la région, nous pouvons simplement prendre des dispositions pour payer les frais de scolarité de ces enfants et ça devrait suffire », me disais-je. Mais quand je suis allé voir l’école Isha Vidhya et que j’ai vu leur infrastructure, les enseignants et le programme scolaire, je me suis incliné en mon fort intérieur devant Sadhguru pour avoir mis une opportunité si merveilleuse à la disposition des enfants des zones rurales. « Ça va les mettre sur un pied d’égalité avec leurs homologues de la ville », me réjouissais-je en rêvant.
Au départ, il était prévu que les enfants de tous âges, de la première à la neuvième année, puissent être admis à l’école, à condition de passer un simple test d’entrée. Je suis allé de village en village et j’ai demandé à 60 enfants de se présenter à l’admission, mais tous ont échoué au test d’entrée. Alors nous avons décidé de faire commencer l’école aux enfants de 5 ans à partir de la maternelle. Nous sommes retournés de village en village pour convaincre les parents d’envoyer leurs jeunes enfants à l’école et nous avons réussi à obtenir que 100 enfants de tribus étudient à Isha Vidhya, avec une bourse complète qui comprenait les frais de scolarité, les frais de bus, les uniformes, les livres, les copies et d’autres fournitures. En 2015, ce premier groupe d’élèves d’Isha Vidhya a passé l’examen de dixième année et tous ont réussi avec un score global de 89,6 %. Certains de ces enfants étudient maintenant dans des écoles de médecine et d’ingénierie. C’est la touche et la grâce de Sadhguru.
Pas facile d’éduquer l’Inde rurale
Certains enfants qui ont rejoint Isha Vidhya ont toutefois abandonné au bout d’un an pour diverses raisons sociales : pas de parents, un père alcoolique ou un parent souffrant de troubles mentaux, telles étaient les situations déchirantes chez eux. Ça m’a vraiment perturbé intérieurement. D’une manière ou d’une autre, nous avons trouvé des donateurs, organisé des bourses pour treize de ces filles et nous les avons fait admettre au pensionnat PSSG de Coimbatore, avec l’aide de certains méditants Isha. Mais à ma grande stupéfaction, onze d’entre elles ont également abandonné ce pensionnat dans l’année. Personnellement, je me suis senti tellement démotivé par leur attitude que pendant les deux années suivantes, je n’ai plus eu envie de faire de tels efforts pour les villages tribaux. « C’est une perte d’argent et des efforts déployés pour rien que d’essayer de les éduquer », me disais-je. Cependant, un jour, j’ai rencontré l’une des filles qui avaient continué à étudier dans ce pensionnat. Il y avait une différence remarquable dans sa façon d’être et j’étais si heureux de la voir si bien grandir. Nous avons ensuite décidé de recommencer à soutenir les filles issues de familles brisées afin qu’elles puissent étudier dans des pensionnats. Même si une poignée d’entre elles seulement arrivent à sortir de ces conditions de vie pathétiques, ça en vaut la peine.
Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de ces filles avaient abandonné parce qu’elles se sentaient seules. Donc, cette fois, nous avons réuni des groupes de filles de chaque village. Ces deux filles qui avaient eu le courage de saisir l’occasion qui leur était présentée sont devenues nos ambassadrices dans ces villages tribaux et ont incité les nouvelles à se poser. Aujourd’hui, une trentaine de filles étudient à Coimbatore grâce à une bourse complète de la fondation. Il y a environ 10 ans, il n’y avait que deux ou trois diplômés dans peut-être 20 villages tribaux autour de l’ashram. Maintenant, il y en a tout un tas qui obtiennent leur diplôme chaque année. Une des deux filles de la première promotion qui n’a pas abandonné le pensionnat a obtenu son diplôme d’enseignante l’année dernière et elle enseigne maintenant à Isha Vidhya. Je suis fier de ces enfants.
Il est réconfortant de voir que les villageois autour de l’ashram nous voient maintenant comme une partie d’eux-mêmes. Pour tous les problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur vie, ils font appel à nous, qu’il s’agisse de leur état de santé, d’accidents, de pénuries d’eau, de fonctions d’organisation ou même de conflits au sein de leur famille. Il y a quelques années, j’ai reçu un appel disant qu’une adolescente avait absorbé du poison et était en train de mourir. Nous nous sommes précipités au village et l’avons immédiatement emmenée à l’hôpital. Admettre un cas de suicide dans un hôpital n’est pas facile en raison des implications juridiques, mais nous avons réussi à la sauver. Nous avons découvert qu’elle avait essayé de se suicider à cause d’un conflit familial. Nous l’avons conseillée et lui avons donné un travail à l’ashram. Dans un autre cas similaire récemment, après avoir sauvé la jeune fille, la fondation lui a donné un magasin à gérer près d’Adiyogi. C’est très important pour les femmes du village d’être indépendantes financièrement. Chaque fois que je passe devant cette boutique, elle me fait signe ou court même vers moi pour me donner de ses nouvelles. Ça me fait chaud au cœur de la voir heureuse.
Malgré l’histoire horrible
Certains des jours les plus mémorables de ma vie sont ceux où nous sommes allés à Mangalore avec Sadhguru. Tout le voyage a été si exubérant et aventureux qu’aujourd’hui encore, je me sens nostalgique en y repensant. À un moment du trek, nous avons trouvé une rivière en crue sur le chemin. Pour avancer, nous devions la traverser, car il n’y avait pas d’autre moyen de la contourner. Le courant était si fort qu’il semblait incroyable que quelqu’un comme moi puisse la traverser, car je n’étais pas un nageur et plutôt pas du genre aventureux. Je n’avais même jamais fait de trekking avant quand j’étais enfant ou adolescent. Maintenant, traverser à pied ces eaux dangereuses et tumultueuses semblait être un exploit absolument terrifiant pour moi.
Sadhguru et quelques autres brahmacharis qui savaient bien nager ont d’abord traversé le cours d’eau en emportant avec eux l’extrémité d’une longue corde. Ensuite, cette corde a été tendue entre les deux rives, tandis que certains d’entre nous qui ne savaient pas nager du tout devaient traverser en se tenant à cette corde. Quand mon tour est venu d’entrer dans l’eau, j’ai eu le souffle coupé un instant. Ne voyant pas d’autre choix, lentement et régulièrement, j’ai traversé. L’eau du ruisseau montait parfois jusqu’à mes épaules et parfois mes pieds ne touchaient pas le sol sous moi, mais j’ai simplement traversé l’eau. Quand j’ai atteint l’autre côté de la rivière, j’ai eu le sentiment d’avoir accompli quelque chose de très important ce jour-là.
Durant le même voyage, nous nous sommes également rendus à Kumara Parvat, où Subramanya a quitté son corps. La nuit précédente, Sadhguru nous avait demandé de marcher en groupes et pas seuls. Il nous avait avertis (peut-être pour nous faire peur, pour que nous soyons vigilants) que nous pourrions rencontrer des tigres ou des cobras royaux sur le chemin. Notre groupe a décidé de partir à 5 heures du matin, avant le lever du soleil. Nous sommes montés très prudemment, en faisant attention à chaque pas. À 11 heures, nous y étions, et après avoir passé quelques heures au sommet, nous sommes redescendus et étions de retour à 17 heures. J’étais simplement soulagé que tout au long de la randonnée et au retour, nous n’ayons trouvé qu’un lapin et n’ayons fait aucune rencontre héroïque avec des tigres et des cobras royaux.
La sadhana fonctionne comme une torche sur ce chemin
Comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais abordé le brahmacharya avec une quelconque clarté ou compréhension du cheminement ou du processus spirituel. J’ai décidé de m’y engager uniquement parce que je voulais être proche de Sadhguru et me donner plus complètement en tant que bénévole. C’était peut-être l’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas pu très bien maintenir ma sadhana et que j’ai surtout accordé la priorité à l’activité que je menais. Parfois, je luttais beaucoup à l’intérieur de moi-même pendant l’activité, mais je pensais toujours que c’était parce que je n’étais pas capable de régler quelque chose à l’extérieur. L’année dernière, j’ai fait Samyama et j’ai également assisté à la Sadhana de Samyama cette même année. Avec le soutien de la Sangha, j’ai pu régulariser ma sadhana au cours de la dernière année. La différence en moi est palpable : mon expérience de la vie le jour où je fais ma sadhana en entier et le jour où ce n’est pas le cas est radicalement différente.
Cette stabilité dans la sadhana a amené une certaine clarté sur la beauté et le but de ce cheminement. Cela m’a permis de me sentir encore plus proche de Sadhguru à l’intérieur de moi. Je souhaite un jour voir Sadhguru avec un œil éveillé. Je suis reconnaissant à la Sangha de m’avoir amené à cet état d’aspiration.
« Bien qu’il y ait beaucoup de difficultés
et d’obstacles sur le chemin, un son
me garde sur la voie. Shambho ! »