Troisième genre
C’est depuis l’Isha Institute of Inner Sciences dans le Tennessee que Sadhguru consigne ses réflexions sur la récente décision de la Cour suprême indienne de reconnaître les transgenres comme troisième genre, et sur l’enthousiasme lié à l’arrivée du printemps à l’institut américain.
M esdames et messieurs et toutes les personnes qui ne se sont pas encore décidées, la Cour suprême indienne a reconnu un troisième genre et a légalisé l’existence de ces individus. Il s’agit là d’une validation sociale et juridique attendue de longue date. Dès les temps anciens, le troisième genre était un élément reconnu dans la culture indienne : il n’y a jamais eu de persécutions, mais il n’y avait pas de statut d’égalité non plus. Bien que cette décision de la plus haute juridiction de la nation soit bienvenue, elle donne également lieu à toute une série de questions concernant la fonction publique, le mariage, la propriété, les implications culturelles, et jusqu’à l’utilisation des toilettes. Rendre justice au troisième genre est une bonne chose, mais il convient de prendre en considération les sensibilités des dames et des messieurs.
Ardhanarishwara, nom sous lequel on connaît Shiva, n’est pas du troisième genre, mais le summum du masculin et du féminin. Ni l’un ni l’autre n’est l’objectif, mais c’est le summum des deux. Un équilibre entre les deux genres n’est pas l’oblitération ou la naissance du troisième. Être au-delà de la dualité ne revient pas à nier la double nature de l’existence physique. À un certain niveau, « Yoga » signifie aussi l’Union du masculin et du féminin en chacun. Il n’est pas nécessaire de s’identifier fortement à l’un ou à l’autre, parce que la vie est une manifestation des deux. Nous sommes tous nés d’une rencontre et d’un mélange entre homme et femme. Par conséquent, le fait qu’on soit un homme ou une femme ne doit pas être maintenu dans nos esprits plus que ça ; le corps le fera de toute façon. La binarité homme-femme, c’est l’affaire du corps. Il n’est pas nécessaire de l’étendre au-delà du corps. Ce n’est pas une identité, mais une structure corporelle. En raison de la méconnaissance de la forte identification avec le corps, des concepts et préjugés de binarité homme-femme dominent le tissu social.
Un sentiment fort d’être un homme ou une femme implique une trop forte identification aux organes reproducteurs. Si vous devez absolument vous identifier à une partie de votre corps, essayez plutôt le cerveau. Cela pourrait s’avérer meilleur pour vous et permettre de tisser un tissu social plus sain. On pourrait décrire la conscience est disant que votre identité a quitté les parties du corps pour prendre des proportions cosmiques. C’est en cela que réside la possibilité d’exploiter l’intelligence même du cosmos.
Me voici ici à l’Isha Institute of Inner Sciences, dans le Tennessee. Le printemps s’annonce. Le printemps, c’est la naissance de nouvelles feuilles, les fleurs, les oiseaux et les abeilles, la pollinisation et le repeuplement. Mesdames et messieurs, l’humanité n’est pas en danger, nul besoin de se sentir encouragé.
Faisons en sorte que cela se produise.